En bas sur la terre

« À propos de vaurien, elle parlait souvent d’un type dans ton genre, un bootblack qui rêvait de l’emmener à Coney Isalnd pour y faire un tour de grande roue, ou un truc comme ça. »*

page 25, Bootblack, Tome 2 de Mikaël (Dargaud)

La position du critique debout est une zone critique mettant en avant un ou plusieurs livres de manière la plus franche possible sans souci d’y trouver, en retour, la moindre compensation si ce n’est celle que vous auriez en me disant que cela vous a donné envie de lire… ou vous aura éclairé pour ne pas le lire… FB

C’est le propre du noir. Narrer sans concession. Sans éluder ni embellir. Juste et rien que la noirceur du cirage qui colle à la brosse et à la terre qui encroûte vos bottes. Altenberg, le petit bootblack, le cireur de souliers, le sait bien. Le mal se cache dans le bien et vice versa. Depuis qu’il vit dans la rue, la mort de ses parents dans un incendie en a fait un kid de la misère, il n’a de cesse de rêver de s’élever comme tout américain, changer de nom, le voilà Al Chrysler à défendre la bannière étoilée en Europe, en Allemagne justement, juste retour des choses ?

Dans ce tome deux, on comprend ce qui l’a poussé à s’engager et on va cerner l’immense douleur qui va l’étreindre en lisant les plaques d’identité des copains morts pour la patrie et de la joie aussi que pourrait lui apporter cette funeste nouvelle. Car Al Chrysler le sait, dans tout se cache le bien et le mal, le tout est de les distinguer. Et, en Allemagne, près d’un trou paumé nommé Altenberg, il va saisir en main son destin. Mais ce n’est pas facile de prendre en main quoique ce soit surtout quand on est blessé à la… main.

On retrouve le talent du dessinateur (pourquoi l’aurait-il perdu en un entre deux tomes, hein ?) capable encore de parler sans mots (voir illustrations pages 34-35) pour évoquer le retour d’un homme absent depuis 10 ans…

Page 34
Page 35

Les dernières pages de ce tome sont saisissantes. L’émotion est au bord des cases et nous au bord des larmes. Il faut se féliciter d’avoir connu quelqu’un plutôt que se désoler de l’avoir perdu dit-on. On se console avec ce qu’on peut…

François Braud

Papier écrit en écoutant les désolants résultats des Européennes qui placent l’extrême droite aussi européenne que moi je suis méloniste italien près de la barre des 40%. La droite pérore sur son strapontin (j’y inclus, œuf corse comme dirait San-Antonio, Renaissance qui est en même temps ni de gauche ni de droite donc de droite). Elle sait bien le faire. La gauche est en miettes (35% en ratissant large). La NUPES t’es où ? Encore un effort Citoyens, Citoyennes pour leur offrir notre république…* Ce livre, comme le premier tome, a été acheté en librairie, . * J’apprends- au moment de lâcher ce post sur la toile – comme tout le monde ou presque qu’En même temps Ier vient de dissoudre l’assemblée nationale : risque ou chance ?

+ de Mikaël ? Giant / Harlem

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