« Moi, j’ai choisi mon camp : je suis Jean-Bernard Pouyien ! »

Qu’est-ce qu’il fait ? Qu’est-ce qu’il dit ? est une rubrique qui s’ouvre aux créateurs (et créatrices), qui leur donne la parole afin qu’ils s’expriment sur tout et surtout sur rien. Ils y laissent la trace de leurs obsessions, quelquefois des vestiges de leurs nouvelles, le plus souvent ils y disent ce qu’ils ont à y dire. Ils répondent parfois aux questions saugrenues de l’auteur de ce blog sur « ce genre que nous aimons« . FB

Aujourd’hui, focus sur Nicolas Richard. Il est l’autre (avec Benoît Tadié) nouvelle voix française de Raymond Chandler, dans La femme dans le lac (The lady in the lake)… Relire le grand Ray dans une nouvelle et belle collection classique de la Série noire de Gallimard (dirigée par Stefanie Delestré) fut un plaisir et on le doit à son traducteur. Nicolas Richard parle de Chandler mais aussi de lui… Ce sont mes questions et ce sont ses réponses.

Entretien avec Nicolas Richard, traducteur

1. Je crois avoir lu que vous êtes devenu traducteur sans vraiment le vouloir. Est-ce vrai ?

Moi, c’est un peu le contraire : je ne me suis pas rendu compte du glissement qui s’opérait ; c’est seulement après avoir traduit une demi-douzaine de livres qu’il a bien fallu que j’admette que j’étais en train de devenir traducteur, insensiblement, sans jamais m’être dit un beau jour : voilà, c’est ça que je veux faire ; j’avais traduit des livres parce que ça me paraissait la chose à faire à ce moment-là.

C’est tout à fait vrai, je confirme. Quand j’avais la vingtaine, je cherchais par tous les moyens à avoir le plus de temps possible pour lire et écrire. Finalement, quarante ans plus tard, ça n’a pas vraiment changé !

2.Est-ce pour cela que vous avez publié Par instants, le sol penche bizarrement – Carnets d’un traducteur* ? Pour rétablir une hasardeuse vérité ?

* Robert Laffont, 2021, 486 pages, 22 € 90

J’ai écrit Par instants, le sol penche bizarrement – Carnets d’un traducteur avec deux objectifs en tête. D’une part montrer comment je travaille en tant que traducteur et faire comprendre ce qui se passe lorsqu’on traduit : dans le livre, je retiens des phrases en anglais que je décortique, analyse et dont je discute les traductions possibles. D’autre part présenter une série d’auteurs pas nécessairement très connus mais qui méritent absolument d’être lus, comme Valeria Luiselli, Miranda July, Paul Beatty, Tom Drury, Rabih Alameddine, Garth Greenwell, Kwame Anthony Appiah, Russell Hoban, Zach Schomburg, Charlie Smith, Jim Dodge, Mike McCormack etc.

3. Quand et comment avez-vous rencontré Chandler ?

Il y a eu une époque où j’avais terminé mes études et me consacrais exclusivement à l’escalade en falaise (si, si !) Je n’avais pas un rond, dormais sous la tente et la lecture intensive était mon unique activité lorsque je n’étais pas dans les voies avec mon baudrier et mes mousquetons : je lisais alors un bouquin tous les deux jours, et c’est à cette période que j’ai découvert, dans un joyeux désordre, toute une gamme de ce que je percevais à l’époque comme des « romans policiers » : Chandler, Hammett, Chase, Villard, Pennac et surtout mon chouchou, celui qui m’a le plus impressionné, le grand Jean-Bernard Pouy.  

4. Quel était le projet de la Série noire en retraduisant La Dame dans le lac (The Lady in the Lake) de Raymond Chandler ? Quel était votre cahier des charges ?* Et, en premier lieu, pourquoi La Dame dans le lac et plus La Dame du lac ?

* Lire la préface (pages 7 à 14) de La Dame dans le lac (The Lady in the Lake), Série noire classique, Gallimard, 332 pages, 14€

La Série Noire voulait de nouveau attirer l’attention sur un auteur américain majeur.  Je n’ai eu ni cahier des charges ni consignes particulières. Pour moi, c’était un honneur et un défi de plancher sur la traduction de The Lady in the Lake, de même que ce fut un défi et un honneur de retraduire Howl et Kaddish d’Allen Ginsberg ou de traduire Inherent Vice et Bleeding Edge de Thomas Pynchon : des « classiques modernes » qui ont marqué en profondeur la littérature américaine.

Quant au titre, The Lady OF the Lake, c’est la légende arthurienne, alors que The Lady IN the Lake c’est la légende chandlérienne. Je suis fidèle à la démarche de l’auteur : je traduis ce qu’il a écrit !

5. Que pensez du fait que Chandler semble « éviter » de nommer la mort la mort lui préférant l’image du grand sommeil ou, comme vous le faites remarquer dans votre préface en utilisant le terme de « quelque chose » : « Quelque chose qui avait été un homme. » (p.12) ?

Il y a toutes sortes de trouvailles stylistiques chez Chandler ; éviter de désigner la mort en est une parmi de nombreuses. Il qualifie (VO page 3) un sourire de fluffy (doux ? Molletonné ? pelucheux… Un sourire de chaton mignon, quoi !) Pour décrire un coup de couteau dans le dos, il écrit (VO page 11) : stick it into me and break it off (littéralement : me l’enfoncer et casser la lame) ; il joue sur les doubles sens, comme lorsque Marlowe dit (VO page 72) you might have got yourself a story, maintenant ainsi l’ambiguïté possible entre la vie personnelle de la jeune femme et l’idée d’un scoop journalistique. De manière plus générale, ce qui me frappe dans The Lady in the Lake, c’est que l’auteur parvient à nous emmener dans une intrigue résolument embrouillée, en mettant en scène une galerie de personnages hauts en couleur, tout en s’exprimant dans un style dense, efficace, souvent poétique.

6. Êtes-vous « plutôt hammettien » comme votre collègue Benoît Tadié* ou franchement chandlérien (comme Patrick Raynal, par exemple avec Retour au noir**) ? Ou pensez-vous ce débat dépassé, surfait, voire ridicule ?

* qui a traduit dans la même collection chez le même éditeur Le Grand sommeil (lire l’entretien avec Benoît Tadié sur bbb).

** https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/video/3117787001/patrick-raynal-retour-au-noir

Je ne trouve pas que ce débat soit ridicule. Il n’est jamais neutre de se revendiquer d’un auteur. D’ailleurs, Raymond Chandler a découvert et « appris » le roman policier, si on peut dire, en lisant… Dashiell Hammett !  Moi, j’ai choisi mon camp : je suis Jean-Bernard Pouyien !

7. Seriez-vous prêt à rempiler pour traduire un autre Chandler ? Lequel ? Ou auriez-vous une autre proposition à faire à Stefanie Delestré, directrice de la Série noire, pour une autre œuvre ?

Je ne suis pas certain que la Série Noire ait en tête de relancer une traduction de Chandler. Affaire à suivre. J’aurais d’autres propositions à faire à Stéfanie Delestré, mais pour l’instant c’est top secret ! Disons que plusieurs teintes de noir me séduisent, Cosmix Banditos d’Alan C. Weisbecker* par exemple, ou bien, à l’autre extrémité du spectre Cul-de-sac de Douglas Kennedy (si, si !) ou encore, autre nuance de noir, Brouillard sur Mannheim de Bernard Schlink et Walter Popp.

* lire critique de bbb

8. Vos spécialités qui vous orientent vers la littérature états-unienne (Crews, Brautigan, Powers, Kotzwinkle…) vous empêchent-elles de vous intéresser au roman noir français ?

Le genre (noir ou pas noir), la date de parution (actualité ou pas) et la nationalité de l’auteur ne sont pas des critères pour moi. Parmi les derniers livres qui m’ont frappé il y a l’incroyable bio de Kafka par Rainer Stach ; j’ai été dérouté et emballé par Ne pleure pas sur moi de Samuel Lebon. Le dernier excellent polar que j’ai lu c’est Dolores ou le ventre des chiens d’Alexandre Civico. Il y a des errances mystérieuses qui s’apparentent au roman noir et que j’adore, je pense à Un corps tropical de Philippe Marczewski. Des textes comme Triste tigre de Neige Simmo ou Le consentement de Vanessa Springora sont à certains égards plus glaçants, plus sombres mais aussi plus lumineux que bien des romans noirs.  

9. De combien de traductions êtes-vous responsable ? Quelle est celle qui vous a posé le plus de problèmes ? Celle qui vous a valu le plus de louanges ?

Ma culpabilité s’étend aujourd’hui à plus de 130 traductions.

Le plus de problèmes ? Enig Marcheur de Russell Hoban (ed Monsieur Toussaint Louverture) : un roman écrit dans une langue inventée, le riddleyspeak. . . pour lequel il a fallu que j’invente une langue : le parlénigm !

10. Qui, pensez-vous, devrait être, et malheureusement ne l’est pas (encore), traduit en français ?

Il faudrait traduire Daniel Levin-Becker en français. Son What’s Good (City Lights) est un concentré d’érudition et d’humour.

11. Quand on lit du noir anglo-saxon, on le lit dans le texte ou on peut lire la « version d’un collègue » ? N’est-on pas tenté de travailler en lisant ? De ne pas pouvoir s’empêcher d’aller vérifier l’original ?

Il est rare que je lise en VF un livre écrit en anglais. D’ailleurs, à toutes celles et à tous ceux qui lisent l’anglais, je dis : Ne lisez pas mes traductions. Lisez la version originale !

12. Les traducteurs, traductrices ont été longtemps des « forçats de l’underwood » selon l’expression de Gilles Morris-Dumoulin*. Et aujourd’hui ? Vous sentez-vous reconnu ?

* Expression employée pour les écrivains payés au lance-pierre pour une production pléthorique.

Je revendique le statut de forçat. Avoir un boulot, réussir à gagner sa vie, c’est déjà énorme. Je pense à nombre de mes talentueux collègues qui ont du mal à enchaîner les traductions pour vivre. À titre personnel, ça m’est égal d’être reconnu. En revanche, vis-à-vis des lecteurs, je milite pour que le nom de la traductrice ou du traducteur figure sur la couverture. Lire Shakespeare traduit par Émile Montegut, François-Victor Hugo, Jean-Michel Déprats ou André Marcowicz, ce n’est tout de même pas la même chose !

13. Êtes-vous agacé, énervé, indifférent qu’on ne parle des traducteurs que quand on pointe leurs erreurs (affaire Millénium) ou pensez-vous que la plus grande qualité d’un texte traduit est quand on ne s’aperçoit pas qu’il l’est ?

Il m’arrive souvent de lire dans la presse des mots élogieux au sujet des traducteurs. En tout cas, je pense qu’il faut parler des personnes qui se chargent de faire passer les textes d’une langue à l’autre, que ce soit du mandarin, du farsi, du serbe, de l’espagnol ou de l’allemand. Ne pas faire croire que les livres écrits dans une langue étrangère s’écrivent tout seuls, c’est ça qui compte.

14. Que pourriez-vous dire de votre carrière d’auteur ? Mettre entre parenthèses n’est-elle pas une façon aussi de mettre en avant (on sait que Philippe Jaenada y excelle) ?

Que ce soit les livres que je traduis ou ceux que j’écris, je n’y pense pas en termes de carrière. Les livres que j’ai écrits, j’ai eu la chance qu’ils soient publiés et lus, c’est ce qui compte, aussi bien un projet fou comme Les Soniques (signé Niccolo Ricardo et Caius Locus), que mes romans (La dissipation et La chanteuse aux trois maris) ou encore l’essai que vous avez eu la gentillesse de mentionner plus haut (Par instants. . .)

15. Quelle serait la réponse à la question que je ne vous ai pas posée ?

Pour répondre à la question que vous ne m’avez pas posée, et que je ne vous ferai pas l’affront de formuler ici, je paraphraserai Hervé Le Tellier : « C’est comme tout, ça dépend. »

Merci Nicolas Richard.

Maintenant, on sait ce qu’il dit mais qu’est-ce qu’il fait ?

« Vos manières ne me plaisent pas, dit Kingslay d’une voix sur laquelle on aurait pu casser une noix du Brésil. – Pas grave, dis-je. Je ne les vends pas. » (p.20, nouvelle traduction de Nicolas Richard) « Je n’aime pas vos façons, me répondit Kingslay d’une voix à casser des noix de coco dessus. – C’est parfait, je ne les vends pas. » (p.13, ancienne traduction de Boris et Michèle Vian*)

* Les références de l’ancienne traduction (AT) sont celles de l’édition de 1949, Gallimard, Série noire, 252 pages

La réédition du roman de Raymond Chandler, La Dame dans le lacThe Lady in the lake (Gallimard, Série noire classique, 2023, 332 pages, 14€) paru aux États-Unis d’Amérique en 1943 avec une nouvelle traduction de Nicolas Richard sous l’impulsion de Stefanie Delestré est une réussite qu’il faut s’empresser de (re)lire…

Quand Derace Kingslay engage Philip Marlowe pour retrouver Crystal, son épouse disparue, le privé sait ce qu’il a à faire : interroger le suspect idéal, l’amant puisque la femme était volage mais celui-ci nie son implication, alors reste à s’imprégner du lieu où elle a disparu pour humer et cerner les choses, à Puma Point. Il se rend donc près d’un lac et rencontre là Bill Chess, un homme bourru à la gueule de bois ( » de 7 Suédois », p.58, NT contre « 25 Polonais », AT, p.42), avec « sa tête sans le chapeau [qui] avait l’air indécent des têtes qui sont rarement sans chapeau. » (NT, p.104), sorte de concierge du coin qui jette un œil sur les chalets quand les proprios sont absents. Le bonhomme est sur les nerfs surtout quand il croit qu’on le soupçonne d’être l’amant de madame* et lâche un : « Vous auriez peut-être envie de mon poing dans votre gueule » (p.57, nouvelle traduction, NT, de Nicolas Richard) tandis qu’avec Boris et Michèle Vian, plus directement : « Peut-être que vous aimeriez un bon coup de poing dans la gueule ? (p.41, ancienne traduction, AT) La scène paraît plus familière dans l’AT et plus urbaine dans la NT – j’aime beaucoup le votre gueule -sans pour autant renier la tension qui en découle.

* Il finira par avouer que les lits sont confortables dans le chalet des Kingslay

« Ce n’est pas que je ne vous remercie pas pour la gniole, dit-il. » (AT) « C’est pas que je vous remercie pas pour l’alcool, dit-il. » (NT) « Voui. Y a du poisson dans le lac ? » (AT) « Mouais. Des poissons dans le lac ? » (NT) « – Quelques vieilles putains de truites. » (AT) « Quelques saloperies de vieilles truites rusées. » (NT) (p.52, AT, p.70 NT)

La conversation alcoolisée roule entre deux hommes jusqu’au moment où « Bill Chess s’exclama » (NT) plus proche de la soudaineté que le « Bill Chess dit d’une voix qui grondait comme le tonnerre dans la montagne » (AT). Ils aperçoivent « quelque chose » (AT et NT) qui « ressemblait beaucoup trop à un bras humain » (AT et NT). Les deux traductions jouent la même musique mais pas sur le même tempo : si ce « quelque chose » qui « ressemblait beaucoup trop à un bras » est dans le corps du paragraphe dans l’ancienne traduction, ce dernier élément est isolé dans un paragraphe de la nouvelle. Ça change tout.

Je suis fidèle à la démarche de l’auteur ; je traduis ce qu’il a écrit !

La découverte du corps de la lady IN the lake (voir entretien) est emblématique de cet effort de la nouvelle traduction de coller plus au style de Chandler, de mettre en scène ses efforts de mélanger l’oralité (familière sans être argotique) et le bien écrit si cher à Raymond (et caviardé dans les traductions des SN des années 50 – et bien après) dans cette « langue inventive, poétique et drôle » (préface de Nicolas Richard, p.7). Je n’ai ni le temps, ni surtout les compétences, d’aller au-delà de ces quelques exemples que j’ai relevés (lire la préface pour des exemples bien plus probants par Nicolas Richard) mais c’est ce que l’on ressent lors de cette nouvelle lecture si tant est qu’on soit attentif au souvenir de la première (là je l’avais sous les yeux) : la fraîcheur d’un texte moderne datant de 1943.

« Tout était paisible et ensoleillé, et calme. Pas la moindre cause d’excitation. C’est juste Marlowe, qui a encore trouvé un corps. Il fait ça plutôt bien maintenant. Marlowe-un-corps-par-jour, qu’on l’appelle. On le fait suivre partout par la roulante à viande froide pour ne pas prendre du retard sur les affaires qu’il déniche. » (p.154, NT)

La partie d’échecs est alors lancée avec la découverte du corps par un certain Bill Chess (échecs), ce quelque chose que Chandler refuse de nommer, comme le souligne Nicolas Richard (p.12), jusqu’à la fin du roman. Comme si c’était difficile, trop dur, d’affronter cette réalité pour des hommes de cette époque et comme si Chandler s’en faisait l’écho, comme si accepter la réalité devait passer par le filtre/philtre de la fiction. Et si le résultat est brillant, c’est parce que c’est novateur et parce que Chandler est brillant.

Le reste de l’histoire est, comme souvent chez Chandler, difficilement résumable (même lui arrivait à se perdrait dans ses intrigues, comme dans le Le Grand sommeil quand, pour le film, on posa à Chander une questions précise sur l’intrigue, celui-ci répondit qu’il n’en savait fichtre rien…) tant tout paraît emmêlé même si on sait que le chat Raymond (j’ai appris à lire avec le manuel Raymond le chat, un chat qui parlait) retombe toujours sur ses pattes et que même si cela peut rester encore sombre, on s’en fout un peu, on laisse les détails au whodunnit.

Sans cesse rééditée, La Dame du lac, de Raymond Chandler, comme lors du cinquantenaire de la Série noire (1945-1995), est, sous l’implulsion de Stefanie Delestré et le travail de forçat de Nicolas Richard, rafraichie, plus que ripolinée, elle est restaurée : les couleurs passées renaissent et le cadre de traduction étriqué et formaté de l’époque laisse place à un respect de l’originalité martelé du décret de Nicolas Richard : « Je suis fidèle à la démarche de l’auteur ; je traduis ce qu’il a écrit ! »

Et, à l’image de la métaphore chandlerienne qui est une de ses marques de fabrique, la nouvelle traduction paraît moins parasitée que l’ancienne et donc plus fluide : « À la caisse, un homme aux cheveux pâles bataillait pour arriver à capter des nouvelles de la guerre sur un petit poste de radio aussi saturé de parasites que la purée de pommes de terre était saturée d’eau. » (p.88, NT)*

* « À la caisse, un homme aux cheveux clairs se battait avec un poste de radio miniature pour tâcher d’avoir le dernier communiqué, mais le poste était aussi riche en parasites que la purée de patates en eau. » (AT, p.63)

C’est ainsi qu’en ouvrant La Dame dans le lac, vous aurez la sensation de découvrir un auteur que vous aviez pourtant déjà lu.

François Braud

Raymond Chandler, La Dame dans le lac, The Lady in the lake, traduit par Nicolas Richard, Gallimard, Série noire classique, 2023, 332 pages, 14€.

Papier écrit un dimanche matin pluvieux de mai. Merci à Christelle Mata pour le service de presse et à Christophe de m’avoir mis, un jour, une Série noire dans les mains. Ce fut le début de tout.