Le polar de l’étai

« Le plus grand sujet, finalement, c’est la mort » (J-L. Trintignant)

La position du critique debout est une zone critique mettant en avant un ou plusieurs livres de manière la plus franche possible sans souci d’y trouver, en retour, la moindre compensation si ce n’est celle que vous auriez en me disant que cela vous a donné envie de lire… ou vous aura éclairé pour ne pas le lire… FB

Au programme ce jour : Un thriller enchaînant de Max Monnehay, Je suis le feu (Cadre noir, Seuil).

Pour aller plus loin : Somb du même auteur et Les ZAD de Max Monnehay.

Pour être au clair : j’ai déjà parlé de ce roman, , mais pour un jeu de mots, je suis capable de tout.

1000 signes, titre et signature exclus (vous pouvez recompter)

Le polar de l’étai

Somb * était amer. Je suis le feu est mère. Leur présence, leur absence, leurs doutes leurs actes, leurs choix. Victor Caranne, psychologue carcéral, est appelé par les flics dans une Rochelle en juillet, à l’été au cœur brûlant, pour traquer un tueur en série, déjà auteur de deux crimes violents qui tue les mères devant leur enfant, sans laisser aucune trace d’ADN, si ce n’est celle de ses pas, pointure 42, dans les flaques de sang. La culpabilité suinte tout au long de ce roman, thriller d’une auteure qui sait tisser une histoire, soigner ses personnages secondaires, peaufiner ses rebondissements. Elle allie l’art de la construction narrative à la finesse psychologique et à une petite musique d’écriture. Elle écrit comme on tresse. Elle aide à tenir. Elle étaye. Elle consolide ce qui nous manque : notre linteau de lucidité, de courage et de liberté. Et si la liberté, c’est de pouvoir choisir celui dont on sera l’esclave, les lecteurs et lectrices sauront dorénavant à qui s’enchaîner.

François Braud

Je suis le feu, Max Monnehay, Seuil, Cadre noir, 390 pages, 2022, 20€

Ce roman aurait pu figurer dans ma liste des polars de l’année 2022. Il aurait suffi qu’il y ait un peu plus de place. Je me doute que vous saurez lui en faire…

* Somb (premier roman avec pour héros Victor Caranne) au Seuil

papier toujours écrit en écoutant Billie Ellish, Happier than ever