Astro Aspro Lion 2023

Astro Aspro est l’horoscope officiel de broblogblack. Il est naturellement confié à une vieille amie pythie-astrologue numérologue-cartomancienne, voyante-sémiologue, augure-toutologue, autrefois devine chez Shanghai Express et oracle chez Noir comme Polar, c’est vous dire si elle a des références et que bbb est fier de la compter parmi lui. Chaque mois, elle viendra délivrer la bonne parole pour que votre futur soit enfin ce qu’il devrait être : clair comme de l’eau de charbon. Ses prédictions de lectures toucheront les hommes, les femmes, les jeunes et toutes les autres catégories de notre population lectorale. Vous saurez désormais ce que vous allez lire. FB

(illustration de Shanghai Express)

La citation du mois

« Qu’on soit de la balance ou du lion, on s’en balance on est des lions » (Léo Ferré, Vingt ans)


Ce mois-ci, le signe qui rugit comme mugissent ces féroces soldats, c’est…

Lion

signe de flamme du 23 douillet au 23 robuste

Pour vous, les enseignants en vacances

Alors la suite ? / « La Cité des rêves est le deuxième volume d’une trilogie qui a commencé avec La Cité en flammes. » (Avant-propos, page11 si j’ai bien compté)

Vous pourrez. Ou pas. C’est mieux quand même de. Mais pas impossible. Personne n’interdit de commencer à compter à partir de deux sinon pas de deuxième chance ou de deuxième vie ou de deuxième étoile (diraient les footeux de 2018). Vous ferez fi des on ne retient que le premier et autres métaphores sportives et sexuelles à la mords-moi le nœud et entamerez cet opuscule de Don Winslow en arguant (voire en narguant) que si l’auteur s’est fendu d’un avant-propos résumant le tome 1* et d’une liste des personnages, ce n’est pas que pour les mémoires en fromage blanc.

* Et puis y’a bbb autrement, , qui chronique La Cité en flammes (et offre un entretien avec Jean Esch le traducteur).

Vous retrouverez alors Danny (ou le découvrirez) en fuite avec, au cul, tout ce qu’il y a de légales et d’illégales comme forces de persuasion (pègre, maffia, cartels, FBI…) alors qu’il vient de perdre sa femme d’un cancer et sa position de chef de gang à Rhodes Island et qu’il fonce avec son père alcoolique sénile, son fils en couches et le reste de sa bande encore fidèle (comme les deux enfants de chœur) vers l’ouest.

Dès les premières lignes, vous serez pris dans les plis et les replis narratifs de ce grand conteur qu’est Don Winslow (traduit au plus près par Jean Esch encore une fois qui réussit à traduire le souffle bluffant et les dialogues ciselés du maître du polar comme nous le dit le bandeau) et dinerez à la table des malfrats comme des flics comme si vous étiez un des leurs, en rentrant la tête dans les épaules et en détournant de temps en temps les yeux car rien ne vous sera épargné. Epique époque que cette épopée de Danny qui veut vivre paisiblement et légalement dans un présent que son passé vient troubler. L’avenir s’annonce sombre.

Alors, je vous vois manifester votre courroux et dénoncer comme une forme de népotisme envers les carrières enseignantes draguées toute honte bue en cet été subsaharien avec un titre racoleur. Avant qu’une campagne de désabonnement ne fasse passer bbb sous la limite des sept chiffres qui entrainerait, à l’évidence, mon renvoi immédiat de ce blog et m’obligerait à jouer la scène du carton, je m’esplique : c’est pas moi, c’est Don. Ben oui, c’est lui qui, exergue son roman de cette façon : « Pour les enseignants. Sans vous, ces livres n’auraient jamais été écrits. Ni lus. » En ces temps de censure ministérielle et de nomination juilletiste, Miranda s’est dit que ça réconforterait les jardiniers de l’esprit (sacré Jack !) cette petite attention, non ?

La Cité des rêves, Don Winslow, City of Dreams, traduit par Jean Esch, Harper Collins NOIR, 2023, 429 pages, 22€90

Livre reçu en service de presse, merci Claire Venzon (bbb reviendra plus longuement sur ce titre bientôt)

J’ai longtemps snobé Don Winslow (la particule ?) malgré les incessantes incitations à lire La Griffe du chien et puis, j’ai fini par lire Satori et Le Prix de la vengeance. Ha oui, quand même, c’est du lourd. Il m’en reste tant à lire, dont La Griffe du chien, que je me réserve pour mes vieux jours…

Pour vous, les hommes, les vrais

Ami.e.s de la poésie féministe / « Et puis la chatte. Tu n’as pas idée de la quantité de chatte qu’il y a à Rome. » (page 23)

Il sera un combat à mener. Nous sommes en 2023 tout de même. Vous aurez décidé de ne plus vous laisser mener par le bout du nez. Halte au matriarcat agressif et ça commencera à la maison. M’enfin ! Vous mettrez vos couilles sur la table et pis c’est tout. Pendant que t’es debout maman, ramène-moi donc une kro et mon livre d’Antonio Manzini.

Le sous-préfet Rocco (quel prénom !) Schiavone est muté dans le val d’Aoste, à Champoluc (« Décision venue d’en-haut » – page 65). Il est ravi. Entouré de crétins (« – Monsieur, ici l’agent D’Intino. – Quel bon vent ? fit Rocco (…) – Il y a du vent ? demanda l’agent D’Intino, surpris. » – page 63), perdu sans sa femme, égaré chez son amante, il doit résoudre le meurtre d’un local écrasé par une dameuse et trouver une paire de chaussures autre que ses Clarks.

Quelque peu soupe au lait, grognon ronchon totalement misogyne, fumeur de joints et à cheval sur l’illégalité, ce héros flic récurrent devrait vous agacer autant que vous plaire par ses côtés politiquement incorrects, son humour grinçant et ses failles personnelles. Ca tombera bien, c’est le premier tome d’une série… Vous attaquerez le deuxième en interpellant ma… : Oui oui ouiiiiii, je vais sortir les poubelles mounette… et je sais où je peux me carrer ma bière…

« – Bordel de merde, Schiavone ! (…) Vous voulez vous retrouver à faire des photocopies au ministère ? – Pourquoi pas (…). S’ils me maintiennent mon salaire, pas de problème. » (page 222)

Piste noire, Antonio Manzini, Pista nera, traduit par Samuel Sfez, Denoël, Sueurs froides, 2015, 250 pages, 20€50 (existe aussi en Folio policiers)

livre acheté d’occasion, influencé par les bons conseils de milieu hostile

je crois que bbb va revenir très bientôt sur ce Manzini dans la notule Italie du CDAP (Lettre I, partie 2, 1er août 2023)…

Pour vous, les très jeunes

En quête d’un fils et d’un petit-fils / « L’interdit donne de la saveur, la censure du talent » (Marc Vilrouge)

C’est bien connu. Il suffira que pour que. Plus vous, plus vous.

Comme beaucoup, vous tenterez de vous jeter sur l’objet du délit (et à moins de le trouver en stock dans une librairie, il sera indisponible), alors, par esprit de contestation et/ou de solidarité vous irez vous ressourcer chez Thierry Magnier. Petite poche est une collection de petits romans d’une quarantaine de pages, format 10×15 cm, écrit en gros, sans justification et de grande qualité pour offrir aux très jeunes leurs premières lectures de romans.*

Deux pour l’été, un pour juillet, un pour août, pas de jaloux.

Valentin a vu une fée, de ses propres yeux, chez lui, enfin chez son père, la semaine où il y est, ses parents sont séparés, papa préfère les garçons mais ils s’entendent bien quand même, la preuve, ils habitent en face l’un de l’autre. Les fées, ça n’existe pas enfin… Et pourquoi pas ? Valentin enquête.

Louis passe l’été chez sa mamie. Il dort dans le grand lit dont la tête est composée de deux bergers en bois qui se tournent le dos, comme des presse livres. Et la nuit, Louis rêve mais ça tourne vite au cauchemar. Mais Louis s’accroche, il ne veut pas laisser passer. Peut-être que mamie saurait…

Vous serez des parents irréprochables, hors de question de laisser les enfants lire n’importe quoi ou le ministre s’immiscer dans vos choix littéraires aussi plongerez-vous dans ces deux titres toute affaire cessante et y prendrez goût et attendrez avec impatience que vos enfants les ais lus pour en discuter avec eux. Vous verrez, c’est mieux qu’un écran.

* déjà évoqué sur bbb, décidément le boss me double systématiquement ou presque…

Un parfum de bruyère, Françoise Legendre, Thierry Magnier, Petite poche, 2022, 43 pages, 3€90

L’enquête à paillettes, Rémi Giordano, Thierry Magnier, Petite poche, 2022, 42 pages, 3€90

Livres achétés en librairie, aux Instants libres

Miranda Mirette

3 réflexions sur “Astro Aspro Lion 2023

  1. Salut François, je plussoie les deux. D’ailleurs, il ne faut pas que tu attendes ta retraite pour lire La Griffe du chien ! Et pour Antonio Manzini, la série devient de plus en plus géniale au fur et à mesure des tomes. Que du bon pour cet été, quoi ! Amitiés

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  2. Pingback: « Voilà, c’est fini…  | «bro blog black

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