Astro Aspro Verseau 2024

Astro Aspro est l’horoscope officiel de broblogblack. Il est naturellement confié à une vieille amie pythie-astrologue numérologue-cartomancienne, voyante-sémiologue, augure-toutologue, autrefois devine chez Shanghai Express et oracle chez Noir comme Polar, c’est vous dire si elle a des références et que bbb est fier de la compter parmi lui. Chaque mois, elle viendra délivrer la bonne parole pour que votre futur soit enfin ce qu’il devrait être : clair comme de l’eau de charbon. Ses prédictions de lectures toucheront les hommes, les femmes, les jeunes et toutes les autres catégories de notre population lectorale. Vous saurez désormais ce que vous allez lire. FB

(illustration de Shanghai Express)

* et 2024 bises, on s’y met maintenant ?

La Citation du Jour

« Je vis comme un homme qui est déjà mort, je n’ai peur de personne ni de rien du tout. »
Malcom X, prononcée un 18 février, le 21 il était mort (1965)

Ce mois-ci, un signe nourricier qui voit double sans boire une goutte d’éthanol

Verseau

signe d’air (il n’en manque pas) du 21 janvier (régicide) au 18 février (malcomesque)

Pour vous qui aimez la littérature point barrre*

* « Ce n’est pas juste de la superbe littérature de genre, c’est de la superbe littérature, point barre. » John Connolly

« S’il vous plaît. Baissez votre arme, s’il vous plaît. » (p.12) / « Où sinon ? » (p.13)

Les cotillons sont balayés, la bûche digérée, les cartes de vœux envoyées, le mois de janvier interminable, c’est simple, on dirait une fin de mois qui dure depuis le début et qui n’en finit pas de débuter chaque fois que vous posez le pied le matin en dehors du lit. Un mois sans fin. La paye ressemble à une allumette par grand vent. Pfff… Vous vous laisserez alors guider par une belle amulette qui mangera le temps entre là et là, et vous joindrez ainsi les deux bouts, la fin de janvier collera au début février, un mois court qui court vers mars en moins de quatre semaines. Cette amulette, ce sera un livre. Puisque cet imbécile de neveu vous en a acheté un, pour faire son intéressant, sans doute. Vous allez le lire pour lui clore le bec.

Power Play s’ouvre sur fond de guerre de gangs au Cap et dans un style direct et rugueux, Mike Nicol vous donnera des nouvelles de la nation arc-en-ciel et ce ne sera pas joli joli. Une contre-histoire de l’Afrique du sud, en quelque sorte. La corruption gangrène tellement la démocratie sud-africaine qu’on s’étonnera que celle-ci tienne encore debout alors qu’elle semble se vendre au plus offrant. Il y a donc du boulot pour toute entreprise de sécurité comme celle de Mace Bishop et Pylon Buso (rencontrés dans La Dette et Killer Country chez Ombres noires) et notamment la fille du premier, Krista Bishop, qui gère l’entreprise devenue « spécial filles » depuis la retraite des deux créateurs. Mais voilà, protéger des Chinois pour le compte de l’État quand ceux-ci visent les activités des gangs en question (trafic des ormeaux) n’est pas une sinécure. C’est vous dire que si l’on manipule des sommes exorbitantes, la vie, elle, n’est pas chère. Là-bas. Et ici ?

Vous vous direz que vous avez bien fait de reprendre de la bûche et de vous empiffrer de faux gras : on ne vit qu’une fois et des fois pas longtemps. Vous porterez ainsi votre balance à la recyclerie et reprendrez deux fois des nouilles, ce soir…

Mike Nicol, Power Play, traduit par Jean Esch, Seuil, Cadre Noir, 2018, 377 pages, 22€

Pour vous qui aimez les BD à la con en noir et blanc (2)

Blanc sur blanc / Y’a personne ?

Miranda vous avez prédit la lecture de Deep me au moment où les vierges s’affolaient par leur anniversaire proche. Et elle a reçu des mails et même du courrier (snail mail) vantant son don diabolique mais aussi son goût sûr. Aussi ne va-t-elle pas se gêner (et prendre trop de risques) à vous prédire la lecture de Deep it.

Rappelez-vous, c’était l’année dernière, Miranda écrivait – avant-même que vous ne confirmiez par milliers :

Vous vous réveillerez, dans le noir. Vous entendrez quelqu’un prononcer votre nom : « Adam ? » Vous vous demanderez : « Q… qu… Qui parle ? » Vous questionnerez : « …où suis-je ? », « Pourquoi tout ce noir » et, en effet, les cases seront noires. Mais on ne vous entendra pas : « Adam ne ressent absolument rien. Et il ne peut absolument plus rien faire. » Vous crierez (?) : « … Mais si ! Je parle ! Je vous parle ! » L’angoisse montera et vous oublierez votre aversion pour la BD moderne, le non-sens et la fainéantise du dessinateur qui colorie les cases en noir, sans dépasser. Et comme lui, vous chercherez une explication : la mort ? le coma ? Et tout finira-t-il par s’éclairer ? Une belle claque mais ça, vous ne le saviez que vous la prendriez, en ouvrant cette BD, que si vous connaissiez l’auteur… Pour les autres, ce sera une découverte et l’envol pour de nombreuses autres pistes de lecture qu’offre la série du même auteur, Julius Corentin Acquefacques, prisonnier des rêves.

Deep me de Marc-Antoine Mathieu, Delcourt, 2022, 19€99

Vous serez réveillé.é par une éblouissante lumière blanche. Vous peinerez à comprendre où vous êtes. Après le tunnel de la mort ? En plein soleil vous réveillant d’une sieste sur la plage de Punta Cana ? Et tout finira par vous revenir*… Vous serez Adam et vous serez réveillé dans un monde qui n’est plus. Vous ne serez pas seul. Vous aurez un compagnon. Vous vous poserez des questions. Vous lui en poserez. Car si Le Grand Deuil a clos l’épisode du vivant, Adam est une sorte de gardien. La vie pourrait-elle alors renaître ? Marc-Antoine Mathieu vous donnera la suite de Deep me mais vous offrira beaucoup plus de questions que de réponses. Et la possibilité de réfléchir. Et ça, c’est la trace des grands livres.

* Si vous avez (re)lu Deep me

Deep it de Marc-Antoine Mathieu, Delcourt, 2024, 19€99

Livres achetés en librairie. Fait rare, je lis tout ce que Marc-Antoine Mathieu dessine, et c’est toujours bluffant

Pour vous mâles alphas sensibles

Noyer ses démons dans l’alcool / « …impossible, ils ont appris à nager.  » (p.92)

C’est décidé, cette bouée, vous irez la faire fondre à la salle de muscu. Ça, ce sera de la résolution. Annoncée elle devra être tenue sous peine de voir votre femme rire sur cape quand vous vous déhancherez pour rentrer dans ce petit 46 qui vous moulait l’attirail. Ni une ni deux, mais trois séances hebdomadaires. Sans compter la piscine qui raffermira les muscles et la peau à l’image de Vito Strega. C’est simple, vous voudrez devenir lui et le retrouverez dans sa première aventure chez Gallmeister, Le Chant des innocents (avant L’illusion du mal). Ce ne sera plus une illusion : vous serez un mâle.

Comment Vito Strega va-t-il se sortir du guêpier administratif dans lequel il s’est fourré en tuant son propre collègue. Sera-t-il réintégré par la psychologue qu’il méprise ouvertement ? Jusqu’où est-il prêt à aller pour convaincre sa femme de revenir vers lui alors qu’il fait l’objet d’une mesure d’éloignement ? Et, enfin, comment va-t-il faire pour enquêter sur cette nouvelle affaire qui secoue l’Italie, du moins Milan : des gamins et gamines qui commettent des crimes les plus sanglants les uns que les autres. Car il est persuadé de pouvoir y arriver. Trouver le marionnettiste qui les manipule. Faire taire ses tourments, le « chœur tragique » des victimes qui le hante « par leurs accusations et leurs récriminations » (p.111) : ce chant des innocents. Pour le reste… vous lirez.

Bon, ben, ce sera tellement addictif, trop page turner, vous l’aurez lu dans la voiture devant la salle de muscu. Vous risquez d’attendre une paye (vous êtes un spécialiste) avant de le revoir Vito, quant à votre bouée, elle sera là, rassurante. Au moins, vous pourrez compter sur elle et vous porterez votre petit 46 chez Emmaüs en tenant à peu près ce langage : « mon régime, c’est l’ouverture aux tailles supérieures ». Éthique et toc !

Le Chant des innocents de Piergeorgio Pulixi (I canto degli innocenti, traduit par Anatole Pons-Remaux, 2023, Gallmeister,336 pages, 23€80)

Livre reçu en service de presse ; merci Olivia Castillon.

Miranda Mirette

papier écrit en écoutant Stup forever de Stupeflip, ça décoiffe la permanente…

Une réflexion sur “Astro Aspro Verseau 2024

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