† This is the end

Elle est où cette putain de bague ?

La position du critique debout est une zone critique mettant en avant un ou plusieurs livres de manière la plus franche possible sans souci d’y trouver, en retour, la moindre compensation si ce n’est celle que vous auriez en me disant que cela vous a donné envie de lire… ou vous aura éclairé pour ne pas le lire… FB

Aujourd’hui, Eugène, sixième et dernier tome d’une série mortelle, RIP, par Gaet’s et Julien Monier, éditions petit à petit, 108 pages, 2023, 17€90 .

Achtung ! Ce papier peut, mais c’est déconseillé, être lu sans avoir pris connaissance des tome 1tome 2tome 3, tome 4 et tome 5. Faudra pas la ramener en devenant grossier à coups de mots comme spoiler ou divulgâcher, hein ? Je vous aurais prévenu…

† Avec Eugène on ne prend pas les petits sentiers perdus qui sentent la noisette, non, ça sent la poubelle faisandée et le gars prend l’autoroute de la rage, la hargne, il rentre dedans, direct et en veut surtout à tout le monde et particulièrement à tous « ces qui nous bouffent notre pain (…) nous piquent nos gagne-pains », les bamboulas et basanés ; ils méritent « un pain dans la tronche ». (p.13)

† C’est d’ailleurs ce qu’il a mis à Ahmed (lire tome 1), un pain, à coup de batte de base ball. Un définitif. Un mortel. Il finit par aller en taule (tome 4). Mais on ne sait pas vraiment pourquoi.

† Mais ça lui fait pas peur. Il a déjà goûté de la prison. C’est un milieu dangereux. On peut y rester même si la libération approche. Aussi Eugène prend-il les devants et élimine avant d’être éliminé. Et quand il sort, il philosophe : « J’étais rentré en taule innocent, j’en sortais coupable. » Et alors, il prend ce qu’il trouve comme boulot. Nettoyeur de scène de mort mais ils touchent pas aux cadavres, ils font l’inventaire des richesses et les embarquent pour la revente par leurs chefs, comme le gros rouquin. Et c’est là, qu’un jour, une bague disparaît.

† Tant qu’elle n’est pas retrouvée, le gros rouquin a dit qu’ils ne seront pas payés. Ça, ça met Eugène dans une colère destructrice. Ahmed paye le premier pot cassé, facture avec TVA, et pis le patron le deuxième, facture avec ristourne. Et donc, motus pour le 1er acte mais pour le deuxième, rebelote en taule.

† Jusqu’à ce qu’il en sorte, bien décidé à retrouver cette putain de bague !

† Fin de série. On lit ce tome 6 à l’aune des cinq premiers. Et tout s’éclaire quand tout s’assombrit pour la plupart des protagonistes.

† Le scénario tient ses promesses et navigue d’un personnage à un autre, d’une époque à une autre, nous scotche comme une mouche sur un ruban collant. Le dessin flamboie entre un vert prison et un jaune feu toujours ponctué de pages de deuil avec citations à l’appui. On se demande comment tout ça va se terminer. Et, à la fin, on sait.

† À la fn du tome 6, on relit le tome 1. Et c’est reparti !

† Ce n’est pas une bande dessinée mais une série dans laquelle chaque tome est une saison et c’est toujours l’hiver. Et il fait toujours nuit. † RIP !

François Braud

papier écrit en écoutant, évidemment, Jim Morison et The Doors, The end.

Série découverte grâce à l’entremise roborative d’Hélène Martineau, ma libraire du Poiré sur vie, aux Instants libres. Merci !