Une question, pas deux

Souvenirs de la maison mère du père Polar, tome 2

Il n’est pire ennemi que celui qui insiste. Mais n’est pas un ami celui qui abandonne avant d’avoir essayé.

Le thème importe peu. Le tout est de réunir derrière la table moins de monde que devant. C’était pas gagné car c’était payant. Pourtant il y avait du beau linge : Robin Cook expliquant que quand il pleuvait dans ses romans c’est qu’il pleurait sur sa machine à écrire, JiBé Pouy enfonçant le clou du noir dans la blessure, Éric Kristy atteint d’un phlegmon mais là, Patrick Raynal pas encore le boss de la Série noire mais déjà écrivain de talent et un régional dont je tairais le nom car j’ai la mémoire en fromage blanc. Tous derrière la table. Nous étions au Festival du Polar de La Roche sur yon, ce devait être en 1989, je crois.

Devant, deux personnes tenaient le rôle du public, ben oui, c’était payant. Et les organisateurs, dont moi, et le célèbre futur directeur de Caïn, une revue sur laquelle il fallait garder l’œil, Jacques Jamet. Il avait une question. Il n’était pas le seul mais il n’était pas seul. Il était accompagnée d’une cuite mémorable mais ne gardait pas sa langue dans sa bouche car il avait une question. Il la répéta sous toutes ses formes afin que chacun comprenne bien ce qu’il voulait dire. C’était une question de fond. Il l’a répéta donc maintes et maintes fois et je ne résiste pas au plaisir de vous la citer : En fait, Patrick (Raynal), c’est la forme qui compte, le fond, au fond, tu t’en fous, hein ? Patrick Raynal dut y répondre mais, comme souvent, la réponse importe peu, c’est la question qui compte, car, au fond, le fond, on s’en fout, c’est la forme qui compte, hein ? Quand le fond fond, pour la forme, tout fout le camp, non ? Et Jacques Jamet d’opiner, pour la forme.

FB

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