La citation du jour #60 du 26 septembre 2023

« Personne n’a idée de tout ce qui peut se passer à Edimbourg. »*

* L’Étrangleur d’Édimbourg, Ian Rankin, traduit par Frédéric Grellier, page 16, 2004, 285 pages, Le Livre de Poche, 6€

La citation du jour attire l’œil du lecteur sur un passage particulièrement frappant d’un livre. Ce n’est évidemment qu’un prétexte pour que la lectrice aille au-delà de cet extrait. C’est ainsi que j’ajoute aux mots de l’auteur(e) quelques lignes, parfois, pour vous pousser à lire plus. FB.

Aujourd’hui, la première aventure de John Rebus, l’enquêteur écossais de Ian Rankin datant de 1987 (ça nous rajeunit pas comme dirait les plus de vingt ans d’un temps qui les fuit) : L’Étrangleur d’Édimbourg (Knots and Crosses), traduit par Frédéric Grellier, publié en 2004, au Livre de Poche, 285 pages, 6€

CDAP toujours en tête, j’essaie de me détartrer la tête du J (partie 2 à paraître ce 1er octobre) en allant flâner du côté du T (comme Tartan noir) au pays de la panse de brebis farcie et du chardon en fleur. Et c’est avec nostalgie que je me – nous – replonge dans la « jeunesse » de John Rebus, la quarantaine hésitante. Son père est mort depuis cinq ans et le voilà devant sa tombe, « obligé » de revenir dans son quartier natal du Fife « où le bon vieux temps avait été tout sauf ça, où les coquilles vides des maisons désertes étaient peuplées de fantômes, où quelques rares boutiques baissaient leur rideau de fer chaque soir. Ces rideaux métalliques faits pour que les voyous taguent leurs noms. Pour Rebus, c’était l’horreur absolue. Un paysage à ce point absent. Plus que jamais, ça puait l’abus, la négligence, la vie totalement gâchée. » (page 10)

Les relations avec son ex-femme Rhona sont tendues, celles avec sa fille Samantha déjà un peu distendues, l’alcool arrive vite et tôt dans sa main empressée, il côtoie son frère sans aucune fraternité (« La fraternité, c’était du passé. », p.21) et, ancien para membre des SAS, il est déjà flic depuis 15 ans (« Quinze ans déjà. »,p.12) et doit faire face à la disparition de gamines de l’âge de la sienne et à un plaisantin lui envoyant des lettres anonymes contenant des nœuds ou des croix.

Il est facile de trouver, dans cette œuvre de jeunesse (Ian Rankin a 27 ans) les maladresses inhérentes au débutant et les grosses ficelles intrinsèques au genre (bien qu’à l’époque il fut étonné de se voir coller cette étiquette). Il faut préférer y découvrir l’âme d’un personnage, ses psychoses et ses défauts, ses humeurs et ses manies et l’autopsie d’une ville qu’il se plaît à disséquer. C’est là, dans ce magma parfois un peu instable que naît l’aventure John Rebus (24 épisodes). C’est cela qu’il faut goûter et apprécier selon vos goûts et les couleurs qui vous appartiennent comme on dit dans les stages de développement personnel.

L’élève ne le sait pas mais il va marcher dans les pas du maître, William McIlvanney, jusqu’à parachever un manuscrit inachevé en 2022 de l’auteur mort en 2015. Le titre est tout un programme : Rien que le noir (Rivages/Noir).

François Braud

source : livre acheté d’occasion

passeur : je crois bien que c’est Claude Mesplède, notre pape noir, qui m’a parlé la première fois de Ian Rankin

bande sonore : papier écrit en écoutant Back in black d’ACDC, ha les riffs des frères Young

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